Les sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Compostelle
Plusieurs routes existent pour rejoindre la Cathédrale de Santiago de Compostela qui est l’étape finale du sentier. En effet, les randonneurs peuvent emprunter la voie de Tours (via Turonensis), la voie d’Arles (via Tolosana) ou encore la via Podiensis qui débute au Puy-en-Velay et qui est le chemin le plus connu.
C’est sur celle-ci que sont classés 71 monuments et 7 tronçons de la via Podiensis (voie du Puy-en-Velay) au patrimoine mondial de l’UNESCO, gage du caractère exceptionnel de ce tracé.
Nous comptons parmi eux l’église Abbatiale Sainte-Foy et le pont des pèlerins sur le Dourdou à Conques, le pont médiéval de Valentré et la cathédrale de Cahors, l’Hôtel-Dieu et la cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay, entre tant d’autres !
Le chemin du Puy en Velay, la Via Podensis
A travers le chemin du Puy-en-Velay, de nombreux monuments historiques à découvrir, véritable témoignage conservé et transmis, de la pratique du pèlerinage au Moyen Age :
L’Hôtel-Dieu Saint-Jacques au Puy-en-Velay :
Au Moyen Âge dédié à l’accueil des pèlerins et aux soins des plus démunis, l’Hôtel-Dieu demeure un témoignage tangible du départ de la Via Podiensis. Dans les années 2000, la Ville et la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay décident de rénover l’ancien Hôtel-Dieu, qui jouxte la cathédrale Notre-Dame, et confient ce projet à l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Ce bâtiment à forte valeur historique, accueille depuis 2011 l’Espace Art & Patrimoine (ou Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine) du Pays d’art et d’histoire. Aujourd’hui l’Hôtel-Dieu regroupe des espaces d’expositions, un musée, un centre de Congrès et un restaurant situé dans la Cour de Plaisance.
La cathédrale Notre-Dame au Puy-en-Velay :
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, la Cathédrale du Puy-en-Velay, se classe également 2ème monument préféré des Français dans une émission connue. Son origine remonte au Ve siècle avec une première église puis prend ses allures de cathédrale à partir du IXe siècle. La cathédrale Notre Dame du Puy est bâtie sur le Mont Anis et c’est l’un des fleurons de la ville du Puy en Velay et du département de la Haute-Loire en Auvergne Rhone-Alpes. Son cloître est considéré comme l’un des plus beaux ensembles romans d’Auvergne et d’Europe. La cathédrale voit passer chaque année des milliers de pèlerins venant prier la Vierge Noire ou espérer un miracle de la mystérieuse « Pierre des Fièvres ». La messe des pèlerins y est également donnée tous les matins pour ceux réalisant le Chemin de St jacques de Compostelle.
Le pont dit “ des pèlerins ” sur la Boralde à St-Chély-d’Aubrac :
Ce pont long de 15 m et large de 4,60 m (dit pont sur la Boralde, ou pont de l’Yeule) est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial au titre du Bien. Seul passage permettant le franchissement à pied de la Boralde de Saint-Chély-d’Aubrac par les pèlerins. Longue de 25 km, elle prend sa source au roc de Campiels (1 340 m), à l’est d’Aubrac, et rejoint le Lot à Saint-Côme-d’Olt.
Le Pont Vieux à Espalion sur le Lot :
Le vieux pont d’Espalion, situé dans l’Aveyron en Occitanie, fut construit en 780 sous le règne de charlemagne. Il permet de traverser le Lot grâce à 4 arches. Il doit sa couleur au gré rouge qui a été utilisé pour sa construction à l’exception des parapets. Ce pont gothique était à l’origine fortifié et composé de plusieurs tours de garde et de pont levis. Jusqu’en 1724, il connaitra plusieurs transformations comme la reconstruction de l’arche droite après la suppression du pont levis.
Le pont départemental à Estaing sur le Lot :
Ce pont gothique construit en schiste et en dolomie, entre le XV et XVIème siècle permet de franchir le Lot. Il est composé de quatre 4 arches brisées identiques de 16 m de haut et de 10 m de large. Il est surmonté de deux figures importantes : la statue de son fondateur, le Bienheureux François d’Estaing installée en 1866 au milieu du pont et une croix en fer immortalisée par le joaillier Henri Lesieur.
L’abbatiale Sainte-Foy à Conques :
L'abbatiale Sainte-Foy de Conques est une église abbatiale construite au XIe siècle sur les ruines d'une petite chapelle, véritable joyau du magnifique village de Conques, situé en Aveyron. Elle fut fondée par l'abbé Dadon sous la protection de Charlemagne. Elle est considérée comme un chef d'œuvre de l'art roman du sud de la France, et reste surtout célèbre pour son tympan du Jugement Dernier et son trésor comprenant des pièces d'art uniques de l'époque carolingienne. Le tympan de sa façade prinicipale est mis en lumière de mai à octobre lors des Nocturnes de Conques. L'intérieur de l'église abrite deux cents cinquante chapiteaux romans répartis sur deux niveaux : la partie basse et les Tribunes. Ces dernières sont également accessibles lors des Nocturnes afin d'être au plus près des chapiteaux médiévaux ainsi que des vitraux contemporains de Pierre Soulages.
Le pont départemental des romieus sur le Dourdou à Conques :
Ce pont médiéval est situé dans la ville de Conques et traverse le Dourdou. Il est appelé « pont romain » même si celui-ci ne tire pas son nom de l’époque romaine mais d’une erreur de langage. En effet il tire son nom de l’occitan « romièu » qui signifie en réalité « pèlerins » et non « romain ». Au niveau de Conques, les deux rivières Le Dourdou et l’Ouche se rejoignent et forment une sorte de coquille ce qui serait à l’origine du nom du village de Conques.
L’Hôpital Saint-Jacques de Figeac :
Cet Hôpital fut certainement fondé au Vème siècle. Il a connu une renommée importante grâce aux pèlerins qui y séjournaient pour recevoir des soins lors de leur passage à Figeac pour leur pèlerinage.
Le Pont Valentré à Cahors :
Egalement appelé pont du Diable, le pont Valentré est un pont médiéval fortifié du XIVème siècle situé sur le Lot, à l'ouest de Cahors. Il a été construit pendant les guerres franco-Anglaises. Il représente, avec ses trois tours fortifiées et ses six arches précédées de becs aigus, un exemple de l'architecture de défense du Moyen Âge. Ce pont long de 172 mètres a beaucoup modifié la ville lors de sa construction car il a permis de créer une nouvelle route commerciale reliant ainsi l’Est à l’Ouest. Le Pont Valentré est aujourd’hui piéton. Il est le monument le plus fameux, grâce à son envergure et son élégance, et celui à ne pas manquer lors de votre visite de Cahors.
La Cathédrale Sainte Etienne de Cahors :
La cathédrale Saint-Étienne est une cathédrale catholique, gothique, romane et byzantine, située à Cahors, édifiée au début du XIIe siècle. Elle est un des plus vastes édifices français à coupoles sur pendentifs, celles-ci dépassant les 30 mètres de haut, véritable joyau de la ville. La Cathédrale Saint-Étienne renferme un trésor inestimable, non seulement aux yeux des chrétiens, mais également des historiens, archéologues et autres savants, et même simple curieux. En effet, elle abrite la Sainte Coiffe, un linge mortuaire qui aurait été utilisé lors de la sépulture du Christ et rapporté de la Terre sainte par Géraud de Cardaillac vers 1113. Cette relique est secrètement conservée dans la chapelle Saint-Gausber de la cathédrale.
Le Cloître et l'abbatiale Saint Pierre à Moissac :
Particulièrement remarquable par la richesse et la variété des 76 chapiteaux sculptés de son cloître, de son tympan sculpté, l'Abbaye Saint Pierre est un édifice de renommée mondiale. L’Abbaye Saint Pierre doit sa fondation au roi Clovis à l'an 680. Elle est devenue une des plus importantes seigneuries du Sud-Ouest de la France, après son affiliation à l’abbaye de Cluny au milieu du XIème siècle. Son cloître est présenté comme le plus beau d’Europe méridionale. Ombragé par un grand cèdre, il daterait de la fin du XIème siècle. Il s’agit d’un des cloîtres des plus grands et mieux conservés de l’époque romane. Le décor sculpté de ses 76 chapiteaux présente une très grande variété de thèmes : animaux, feuillages, motifs géométriques et scènes inspirées de la Bible.
La Porte Saint jacques à Saint Jean Pied de Port :
Il s’agit d’une des cinq portes qui permettait de pénétrer à l’intérieur des remparts de la ville de Saint Jean Pied de Port. La Porte Saint Jacques, édifiée au début du XIIIème siècle, était empruntée par les pèlerins qui réalisaient leur pèlerinage jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle, venant du quartier de la Madeleine de Saint-Jean-le-Vieux. Ils traversaient Saint-Jean-Pied-de-Port en direction de Roncesvalles au coeur des Pyrénées occidentales.
L’Unesco a classé sept tronçons de la Via Podensis
La section du Chemin de Nasbinals à Saint-Chély-d’Aubrac (17 km) :
Le point de départ s’effectue du village de Nasbinals, plus précisément de son église Sainte-Marie, en Lozère et son point d’arrivée est le pont « des pèlerins » sur la Boralde, à Saint-Chély-d’Aubrac en Aveyron. Vous cheminerez dans les beaux paysages du Parc naturel régional de l'Aubrac à travers les pâturages d'estive du haut-plateau d'Aubrac. Puis vous descendrez progressivement vers la vallée de la Boralde et du Lot afin d’atteindre le bourg de Saint-Chély-d'Aubrac, possèdant un patrimoine architectural bien conservé dont trois de ses édifices sont classés Monuments Historiques.
La section du Chemin de Saint-Côme-d’Olt à Estaing (17 km) :
Après avoir admiré l’église de Saint-Côme-d’Olt et son clocher tors, vous prendrez la direction d’Estaing. Vous quitterez les paysages de l'Aubrac pour traverser le Pays d'Olt et amorcer la vallée du Lot. Cette partie du chemin est marquée par divers éléments patrimoniaux tels le pic de Vermus, l’église de Perse et le pont Vieux à Espalion, la butte du château de Calmont d’Olt, le hameau de Bessuéjouls et en fin le pont d’Estaing.
La section du Chemin de Montredon à Figeac (18 Km) :
Le chemin de Compostelle entre Montredon et Figeac inspire à des paysages plus variés marqués par les causses du Quercy, la terre riche du Limargue, les crêtes marquées du Ségala et les prémices du Massif Central. Vous traverserez Felzins, Saint Félix, Saint Jean Mirabel, Lunan pour arriver à Figeac, classée Ville d’Art et d’Histoire et patrie de Champollion, le déchiffreur des hiéroglyphes.
La section du Chemin de Faycelles à Cajarc (22,5 Km) :
Au départ de Faycelles, village accroché à une falaise, appartenant à ces villages perchés qui confèrent aux paysages de la vallée du Lot une saveur épique, le pèlerin évolue au milieu des Causses du Quercy. En chemin, vous ferez une étonnante découverte en passant auprès du Dolmen de Pech-Laglaire vers Gréalou avant d’arriver sur Cajarc, petite ville jacquaire incontournable située au bord du Lot. Parmi les curiosités de cette belle région, nous pouvons citer le safran et l’agneau du Quercy, notamment la race ovine Causse du Lot, caractéristique par ses oreilles et ses lunettes noires.
La section du Chemin de Bach à Cahors (26 Km) :
Vous évoluez au milieu des Causses du Quercy, véritable océan de pierres calcaires dénudé et clairsemé de champs de lavande, de genévriers et de chênes truffiers. Depuis, le petit village de Bach, le chemin de Saint Jacques conduit les pèlerins jusqu’à la capitale historique du Quercy, la ville de Cahors. On y accède par le célèbre Pont Valentré, monument historique reconnu au patrimoine de l’UNESCO, puis l’on prend un certain plaisir à flâner dans les ruelles de la vieille ville et ses maisons aux couleurs ocres avant de visiter la magnifique cathédrale Saint Etienne, autre monument historique incontournable de la ville.
La section du Chemin de Lectoure à Condom (35 Km) :
On laisse derrière soi Lectoure, ancienne cité gallo-romaine devenue ville forte au Moyen-Âge puis l’une des capitales des comtes d’Armagnac, et l’on s’avance au cœur de la belle campagne gersoise. En chemin, l’on découvre de jolis villages comme Marsolan ou encore La Romieu et sa collégiale. L’itinéraire se termine à Condom, autre cité épiscopale reconnue comme une étape jacquaire de toute première importance depuis le XIVème siècle notamment avec la présence de son hôpital Saint Jacques lieu d’accueil et d’hospitalité pour les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle en Galice.
La section du Chemin de Aroue à Ostabat-Asme (22 Km) :
Depuis Aroue et son église Saint-Etienne d’origine romane, le GR65 traverse le Pays Basque et ses jolis villages à l’habitat typique. La verdure y est omniprésente et la vue sur les Pyrénées somptueuse, le Pays Basque est une région à l’identité forte et marquée. En chemin, vous rencontrerez des vieilles croix de pierre dressées au voisinage de bâtiments hospitaliers ou de prieurés, aux carrefours ou sur les places de villages. On dénote également la présence de stèles discoïdales qui abondent dans les cimetières de la région dont la réelle signification constitue encore une énigme pour les chercheurs. Vous ferez halte à Ostabat-Asme, lieu de rassemblement très important pour les pèlerins venant des diverses routes. Il existait par le passé dans cette localité plusieurs hôpitaux et bâtiments pouvant accueillir jusqu’à 5000 personnes.